Moyenner à la baisse (averaging down), c’est quoi ?

Par Thomas Giraud

Dans cet article

S&P 500
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Vous avez acheté x parts de telle action et, depuis, le prix de l’action ne cesse de chuter ? Une des stratégies qui s’offrent à vous consiste à « moyenner à la baisse » (averaging down, en anglais).

Cette stratégie vous aidera à améliorer votre seuil de rentabilité. Mais elle augmentera votre risque.

Dans cet article, nous vous expliquons en qui consiste cette technique. Nous vous apprenons à calculer le seuil de rentabilité de la nouvelle position créée à l’aide de cette méthode. Nous insistons également sur les plus et les moins de cette stratégie. Enfin, nous évoquons les conditions dans lesquelles on peut envisager de l’utiliser et celles dans lesquelles on a moins intérêt à l’utiliser. Si vous cherchez un courtier pour utiliser le averaging down dans vos stratégies de trading, cliquez ici.

DÉFINITION
Moyenner à la baisse, c’est quoi ?
Lorsqu’on moyenne à la baisse, on achète davantage de parts de l’action dont on a déjà acheté des parts. Mais, lors de ce second investissement, on achète l’action à un prix inférieur à celui de l’achat initial car le prix de l’action a chuté.
seuil rentabilité - break even - graphique avec prix initial, second prix et seuil de rentabilité

L’avantage : un meilleur seuil de rentabilité

Cette stratégie permet de défendre une position longue. En effet, en achetant davantage de parts de l’action à un prix inférieur, le trader améliore le seuil de rentabilité de la position combinée. Autrement dit, on abaisse le niveau de prix à partir duquel la position globale peut afficher un profit. Lorsque le prix de l’action franchit ce seuil, la position initiale est toujours perdante. Mais les gains enregistrés par la position additionnelle couvre les pertes de la position initiale. On peut alors fermer la position sans subir de perte. On peut aussi maintenir la position ouverte si on estime que le prix de l’action va continuer à grimper.

Comment calculer son seuil de rentabilité

Prenons un exemple pour montrer comment calculer le point mort de la position globale créée par l’achat de parts supplémentaires. Imaginons un investisseur qui a initialement acheté 100 parts de l’action XYZ à 350 $ l’action. Après un déclin, le prix de l’action passe à 330 $. L’investisseur décide alors d’acheter 100 parts supplémentaires de XYZ pour améliorer son seuil de rentabilité. Mais quel est le point mort de la position combinée ? On peut le calculer à l’aide de la formule suivante :

[(nbre de parts x prix initial) + (nbre de parts x second prix)] / nbre total de parts

Dans notre exemple, le résultat de la formule est le suivant :

[(100 x 350) + (100 x 330)] / 200 = 340 $

Avant l’achat d’actions supplémentaires, le point mort de la position initiale était le prix d’achat initial, à savoir 350 $. Après le second achat, la position globale affichera un profit dès que le prix de l’action s’élèvera au-dessus de 340 $.

Quel seuil de rentabilité si on achète plus/moins d’actions lors du second achat ?

Est-on obligé d’acheter autant de parts lors du second achat que lors de l’achat initial ? Non. Rien ne vous empêche d’acheter plus de parts, ou moins de parts, de l’action lors du second achat. Si vous êtes très optimiste concernant un rebond potentiel du prix de l’action, vous pouvez envisager d’acheter plus de parts lors du second achat que lors du premier achat. Si votre optimisme est plus modéré, vous pouvez envisager d’acheter moins de parts lors du second achat que lors du premier achat.

Imaginons que notre investisseur décide d’acheter, non pas 100, mais 200 parts supplémentaires de XYZ lors de son second achat. Quel sera alors le seuil de rentabilité de la position globale ? Utilisons la formule indiquée précédemment :

[(100 x 350) + (200 x 330)] / 300 = 336,67 $

Pour résumer, si la quantité d’actions achetées est le même lors de l’achat initial et lors des achats subséquents, il suffit, pour calculer le seuil de rentabilité de la position combinée, de faire la somme des prix d’achat et de diviser cette somme par le nombre d’achats effectués. Si la quantité d’actions achetées n’est pas toujours la même, utilisez la formule indiquée précédemment pour calculer votre nouveau point mort.

L’inconvénient : un risque augmenté

Lorsqu’on moyenne à la baisse, on réduit son seuil de rentabilité dans l’espoir de voir le prix de l’action passer au-dessus de ce seuil. Mais le prix de l’action peut ne pas repartir à la hausse. Il peut s’enfermer dans une tendance baissière, et celle-ci peut durer plusieurs jours, plusieurs mois ou plusieurs années.

Si le prix de l’action ne remonte pas, on s’expose alors au risque de subir une perte d’autant plus lourde qu’on a acheté plus d’actions au titre de la stratégie du averaging down. Avec une  position longue impliquant des actions XYZ, le risque est égal au montant payé pour l’achat des actions. Si on construit une position longue en faisant plusieurs achats successifs d’actions XYZ, le risque est égal au montant total payé pour l’achat des actions. Ainsi, plus on achète d’actions, plus on augmente son risque.

Quand utiliser cette stratégie ?

Les traders qui ont recours à la technique du averaging down sont en général des investisseurs qui croient dans le potentiel de leur action. Après une baisse de son prix, ils estiment que cette baisse leur fournit une bonne opportunité d’acheter l’action à un meilleur prix. Et ils sont convaincus que, à terme, le prix du titre va repartir à la hausse.

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Court terme et long terme

Ce sont généralement les investisseurs de long terme qui ont le plus intérêt à utiliser cette stratégie. Les investisseurs de ce type parient sur une hausse du prix de leur actif sur le long terme, à savoir quelques mois, voire quelques années. Or, les marchés d’actions ont tendance à donner raison à ces investisseurs. Les indices qui représentent de tels marchés ont en effet naturellement tendance à grimper sur le long terme, comme le montre le graphique ci-dessous du S&P 500, qui couvre la période allant de juillet 2004 au présent.

seuil rentabilité - break even - graphique S&P 500

Indices/ETFs et actions individuelles

Comme les marchés d’actions ont une tendance naturelle à grimper, on a plus intérêt à envisager le averaging down lorsqu’on a investi dans des parts d’un indice ou d’un ETF qui suit la performance d’un indice boursier ou d’un secteur d’un indice boursier.

Quand ne pas utiliser cette stratégie ?

Si vous êtes un investisseur de court terme ou de moyen terme, vous avez moins intérêt à utiliser cette stratégie, car le risque est grand de voir le prix de l’action continuer à chuter à court terme. Si néanmoins vous acceptez de prendre ce risque, faites-le uniquement si vous anticipez un rebond sur le marché concerné. Et, si le rebond anticipé a bien lieu, envisagez sérieusement de fermer la position globale dès que votre seuil de rentabilité aura été franchi. La seule façon d’éliminer totalement le risque que comporte une position consiste à fermer cette position !

Seuil de rentabilité - break even - graphique Peloton

De même,​ on a moins intérêt à envisager le averaging down lorsqu’on a investi dans une action individuelle. Les cas ne sont pas rares d’actions individuelles qui ne se remettent pas d’une chute brutale et qui connaissent pendant des années une tendance baissière. Comparez la performance de l’action Peloton à celle de l’ETF Vanguard Small-Cap, qui suit, non seulement la performance de Peloton, mais aussi celle d’autres actions (voir graphiques hebdomadaires ci-dessus et ci-dessous). L’action Peloton est plus exposée à un risque de tendance baissière longue, car elle dépend plus des données fondamentales d’une seule entreprise. En revanche, l’ETF Vanguard Small-Cap est moins exposé aux déboires financiers d’une seule entreprise puisqu’il en représente plusieurs.

seuil rentabilité - break even - graphique VB

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