La crise financière de 2007-2008

Par Thomas Giraud

Dans cet article

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La crise financière de 2008 a marqué un tournant majeur dans l’histoire économique mondiale. Ses répercussions, profondes et durables, ont bouleversé les systèmes financiers, les politiques économiques et la vie de millions de personnes.
 
Cet article propose une analyse approfondie des causes, du déroulement et des conséquences de cette crise. Nous explorerons les mécanismes qui ont mené à l’effondrement des marchés, et les leçons qui en ont été tirées.
 
Dans un premier temps, nous reviendrons sur les origines de la crise, en nous penchant sur les facteurs économiques et financiers qui ont favorisé l’émergence d’une bulle immobilière aux États-Unis. Nous analyserons ainsi le rôle joué par des instruments financiers complexes, tels que les CDO. Enfin, nous étudierons les conséquences de cette crise sur la façon dont les investisseurs abordent ou devraient aborder les marchés financiers. Si vous cherchez un coutier pour mettre en œuvre vos stratégies de trading, cliquez ici.

Crise de 2008

Les origines de la crise de 2008

Pour trouver les origines de la crise financière de 2008, on peut remonter à la baisse des taux d’intérêt américains qui a conduit ceux-ci à un niveau historiquement bas au début des années 2000. Après l’éclatement de la bulle Internet, la Réserve fédérale a décidé d’abaisser le taux des fonds fédéraux pour stimuler l’économie. Celui-ci est passé de 6 % en mai 2000 à 1 % en juin 2003.

crise 2008 - fed funds rate - Trading Economics
Source : Trading Economics

En réduisant les coûts de l’emprunt, la Fed a ainsi permis aux consommateurs d’avoir accès à des liquidités à des taux d’emprunt immobilier très bas. Les ménages américains en ont profité pour acheter des logements de manière massive. Cette hausse de la demande a eu pour conséquence une flambée des prix et la formation d’une véritable bulle immobilière aux États-Unis. Même les emprunteurs peu solvables ont pu alors bénéficier de prêts dits « subprime » en échange de taux plus élevés. On a ainsi vu des ménages acquérir des biens immobiliers alors même que leur capacité à rembourser leur emprunt était incertaine.

La chronique
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La bulle immobilière éclate

Les banques qui avaient émis ces prêts immobiliers les revendaient par la suite aux banques de Wall Street. Les grandes banques regroupaient alors ces prêts subprime sous forme de « paquets », les fameux titres de créance collatéralisés (CDO). Ces CDO étaient ensuite répartis entre différentes tranches de risques. Mais la complexité de ces produits financiers rendait difficile l’évaluation des risques que représentaient les tranches les plus risquées. Les agences de notation surévaluaient donc ces CDO, incitant ainsi les investisseurs à acheter ces titres, qu’ils estimaient sûrs.

Lorsque les taux d’intérêt ont augmenté, de nombreux emprunteurs peu solvables, ceux-là même qui détenaient des prêts subprime, se sont retrouvés dans l’incapacité de les rembourser. Les défauts de paiement se sont multipliés. La crise du marché immobilier s’est ensuite étendue pour affecter le secteur financier. De nombreuses banques avaient dans leur portefeuille des produits financiers liés aux prêts subprime. Lorsque la valeur de ces produits s’est effondrée, cela a provoqué des pertes importantes chez les banques et les investisseurs.

C’est ainsi que Lehman Brothers a fait faillite. La grande banque avait accumulé des positions de grande taille impliquant des CDO. La multiplication des défauts de paiement sur les prêts subprime a fait lourdement chuté la valeur des CDO détenus par Lehman Brothers. Lorsque les investisseurs ont perdu leur confiance dans la santé financière de la banque, ils ont retiré leurs dépôts, provoquant la banqueroute de l’institution financière.

Le secteur financier a entraîné dans sa chute l’ensemble du marché actions. En même temps que les marchés de Wall Street, ce sont les bourses de l’ensemble de la planète qui ont essuyé des pertes massives. Sur la plan économique, de nombreux pays sont entrés en phase de récession, ce qui a eu des conséquences graves sur l’emploi. La crise économique a provoqué une hausse du chômage dans de nombreuses régions du monde.

Les conséquences à long terme

La crise de 2008 a mis en évidence les fragilités du système financier et a suscité un profond débat sur le rôle de la finance dans l’économie. De nombreux analystes ont évoqué le besoin de plus de réglementations à Wall Street et sur les bourses mondiales. Mais il n’est pas certain que les nouvelles normes mises en place aient permis de prévenir une nouvelle crise similaire à celle de 2008.

Une des principales conséquences de la crise financière a été l’augmentation de la dette publique dans un certain nombre de pays. Les États qui sont intervenus pour soutenir leurs économies se sont massivement endettés, les confrontant ainsi au problème récurrent de savoir comment rembourser cette dette.

La crise a également ébranlé la confiance qu’avait le grand public dans les institutions financières. Celles-ci ont été accusées de favoriser leurs propres intérêts au détriment de l’économie réelle.

Sur les bourses, la volatilité est devenue accrue. Les investisseurs savent à quel point les différents marchés sont liés. L’éclatement d’une bulle sur le marché immobilier peut avoir des répercussions dans différents secteurs et dans le monde entier. Du coup les investisseurs sont plus sensibles qu’avant aux informations et aux évolutions de la conjoncture économique, et la moindre nouvelle défavorable peut faire fluctuer les prix d’un actif.

Les leçons pour les investisseurs

Dans ce chapitre, nous évoquons quelques-unes des principales leçons que les investisseurs ont pu tirer de cette crise.

L’importance de diversifier son portefeuille

Le meilleur moyen de protéger son portefeuille contre les risques associés à la pratique du trading reste la diversification de son portefeuille. Il est vital de répartir ses investissements entre différentes classes d’actifs (actions, obligations, matières premières, devises, etc.), différents secteurs d’activité et différents secteurs géographiques. On réduit ainsi l’effet qu’aurait la sous-performance éventuelle de tel type d’actifs ou de tel secteur particulier sur son portefeuille.

Il convient également de suivre régulièrement l’évolution de son portefeuille pour ajuster la part que représente chaque classe d’actifs ou chaque secteur en fonction de l’évolution des marchés. En temps de crise, par exemple, on a plutôt intérêt à augmenter la part que représente, dans son portefeuille, les valeurs refuges telles que les métaux précieux.

L’importance de comprendre les risques et la conjoncture

La crise financière de 2008 a rappelé aux investisseurs à quel point il était important de comprendre les risques propres à chacun de leurs investissements. Il est crucial de savoir, pour chacune des positions qu’on a ouvertes, quel est le montant de la perte maximale que peut subir cette position. Et il est important d’évaluer l’impact qu’aurait sur son portefeuille une hausse ou une baisse d’un point (1 dollar ou 1 euro) de l’actif ou du sous-jacent concerné.

Comprendre les risques auxquels on est exposé, cela signifie aussi être conscient des menaces qui planent sur les marchés sur lesquels on a investi. Les crises financières sont souvent causées par des facteurs systémiques. Il est donc important de suivre l’évolution de l’actualité économique et financière, d’être conscient des risques que ces évolutions impliquent et de mettre en œuvre des stratégies destinées à protéger ses investissements contre ces risques.

L’importance de bien connaître ses produits financiers

Une des raisons de la crise financière de 2008, c’est la méconnaissance des CDO dans lesquels les institutions financières avaient investis. Certains produits financiers comme les produits dérivés sont complexes. Il est essentiel, si on veut comprendre les risques auxquels ces instruments exposent, de bien les maîtriser. Si vous ne comprenez pas les termes de tel contrat à terme ou de telle option, privilégiez un instrument plus transparent et plus facile à utiliser comme une action ou une obligation d’État. Si vous tenez absolument à utiliser un produit dérivé parce qu’il est plus liquide que l’ETF ou les actions du secteur concerné, éduquez-vous pour apprendre à manier ce produit avant de commencer à investir dans ce dernier.

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Sources

Trading Economics : United States Fed Funds Interest Rate ;tradingeconomics.com/united-states/interest-rate